« La publiphonie est un service nécessaire en Algérie »

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Après quelques années de «privation», les algériens renouent avec les cabines téléphoniques publiques. La louable initiative on la doit à Mobilink, une société fraîchement installée an Algérie. Une initiative dont les motivations et les perspectives, nous sont expliqués dans cet entretien qu’a bien voulu nous accorder, Karim Benmançour, directeur général de Mobilink. (Entretien réalisé par Yazid Ben)
Mobilealgerie.com : Tout d’abord présentez-nous votre
société
 ?
 
Karim Benmançour : Mobilink est une société privée créée
en 2004, opérant sur le marché des réseaux et
services de télécommunications.
Mobilink est prestataire de services à
valeur ajoutée : téléchargement de sonneries et logos, jeux et quiz sur
mobile. La société  lance également depuis quelques mois un programme de
grande envergure qui consiste en l’installation et le déploiement de 20 000
cabines téléphoniques de dernière génération  sur tout le territoire national.
Etant donnée la dérégulation du secteur des télécommunications que connaît
l’Algérie, Mobilink s’applique à développer un réseau de publiphonie en
complément du réseau mobile et fixe existant, très demandé et insuffisant. Les
réseaux de publiphonie étant de nos jours très étendu dans le monde entier. Au
courant du mois d’octobre 2004 a été conclu un
partenariat public-privé
entre Algérie Télécom et Mobilink pour
conjuguer leurs efforts. Alliance dont l’objectif principal est de doter le
pays d’un réseau moderne de cabines téléphoniques à carte à puce performant et
accessible. Pour atteindre ce but, Mobilink a aussi réuni une équipe de
partenaires internationaux parmi les plus performants et
fait appel à un distributeur qui jouit d’un réseau
national fiable et d’envergure. Cette solution permet d’offrir à tout Algérien
l’opportunité d’effectuer des appels 24h/24 et 7 jours/7 vers n’importe quelle
destination ; à des tarifs intéressants, clairement affichés et identiques
pour tous. Un système de gestion centralisé des cabines téléphoniques permet 
de contrôler l’ensemble du réseau et de détecter rapidement les anomalies.
L’autre vocation de la société est de fournir l’accès à
Internet. Cela englobe aussi le webhosting qui est l’hébergement de sites web
professionnelles et propose aussi une messagerie professionnelle pour
entreprise.
Nous pouvons donc affirmer que
Mobilink a une place majeure à occuper sur le marché algérien des
télécommunications, un marché en plein essor qui laisse présager un engouement
certain des Algériens.
 
Qu’est ce qui vous a motivé à vous lancer dans un tel
projet ?
 
On a vu qu’il y avait tous les services de téléphonie et de
télécommunications en Algérie. On sait que la téléphonie publique comme on l’a
connaissait avant avec les publiphones n’existe plus. C’est pour cela que nous
nous sommes lancés avec Algérie Télécom dans ce projet. C’est un service
complémentaire avec la téléphonie mobile et les taxiphones. L’on s’est dit
qu’il y avait possibilité de satisfaire les besoins existants en ce service,
alors on l’a fait.
 
Avez-vous vérifié avant de vous lancer, s’il y a un réel
besoin pour ce produit ?
 
Oui nous avons effectué une étude. Une étude qui s’est déroulé
à Alger, Oran, Constantine et autres grandes villes, sur des échantillons de
personnes : on a interrogé les gens sur le concept, sur la carte…Une étude qui
a porté sur plus de 3000 personnes à qui ont a demandé s’ils avaient la
possibilité de téléphoner d’une cabine, le ferait-il ? La réponse était oui.
Pourquoi ? Pour différentes raisons : il n’ y a pas de taxiphones à coté de
chez moi, il y a un déficit de couverture réseau…
 
L’argument prix a-t-il était mentionné ?
 
Non. Mais ce que nous avons comme réponse des consommateurs,
c’est cette possibilité de voir s’afficher le crédit en temps réel. C’est
cette transparence que les consommateurs apprécient.
 
Quel bilan après quelques mois de l’installation de vos
appareils ?
 
Un bilan positif puisqu’on a installé plus de 1500 cabines
sur plusieurs wilayas : Alger, Blida, Tipaza, Bouira, Tizi Ouzou, Médéa,
Boumerdés… C’est la première vague d’implantation. Cela ne veut pas dire que
nous arrêtons d’installer dans ces wilayas. Nous installons au fur et à mesure
que les lignes seront disponibles.
 
Le rythme de votre programme dépend donc de la disponibilité
des lignes que vous octroie Algérie Télécom.
 
Bien sûr. C’est Algérie Télécom qui met à notre disposition des
lignes, à un rythme très rapide. Algérie Télécom déploie des moyens importants
pour pouvoir mettre des lignes à notre disposition.
 
A cette cadence vous allez donc pouvoir boucler votre
programme des 20 000 publiphones très rapidement.
 
On aimerait augmenter ce rythme pour pouvoir couvrir l’ensemble
du territoire national dans les plus brefs délais. L’essentiel est aussi
d’ouvrir nos service dans chaque région : est, ouest, centre, avant de pouvoir
augmenter la densité de publiphones Oria. Il faut déjà ouvrir et marquer sa
présence.
 
Notre premier constat est que visiblement il y a très peu
d’utilisateurs de vos publiphones. Alors y a-t-il un réel engouement pour ce
genre de services, quand on sait que l’expérience par le passé n’a pas été
concluante ?
 
Les cabines déjà installées en Algérie étaient des cabines à
pièces. Leur utilisation a été très large. En premier lieu, il n’y a pas eu
suffisamment de cabines à pièces. Deuxièmement, il y a justement des pièces de
monnaie dans les cabines, ce qui a provoqué les nombreux actes de vandalisme,
qui avaient pour but de récupérer l’argent. Il faut souligner que ce n’est pas
seulement le cas en Algérie. D’autres pays où l’expérience a été tentée ont
connu cela. C’est pour cette raison que les opérateurs à travers le monde ont
changé de système en abandonnant la pièce de monnaie et passer à la carte à
puce. C’est un service nécessaire en Algérie, qui intéresse les algériens.