« Le Windows phone sera lancé avant la fin de l’année ! »

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A la veille de l’ouverture officielle du GSMA ou World Mobile Congress, une vraie messe de la téléphonie mobile qu’abrite régulièrement la ville catalane Barcelone, le Nouveau PDG de Nokia s’est exprimé. En effet, et à la faveur d’une conférence de presse qu’il a convoqué à l’académie des beaux arts barcelonaise, le transfuge de Nokia, Stephen Elop a largement plaidé en faveur de la nouvelle orientation que prend désormais le constructeur finlandais.

L’orateur a ainsi décrit de stratégique la très récente alliance de son entreprise avec le géant américain Microsoft. Dans un style décontracté, l’intervenant a expliqué que cette alliance nécessaire profitera aux deux parties, particulièrement à Nokia qui pourra alors en tirer de substantiels bénéfices, après avoir monnayé quelques royalties à Microsoft dont il exploitera la plateforme.

Le fruit de cette alliance, finalement scellée sera le Windows phone. Un terminal qui annoncera la fin des traditionnels terminaux construits sur la plateforme Symbian.  L’orateur n’a pas manqué de signaler que ce rapprochement se traduira pour Nokia par de substantiels bénéfices, notamment des frais d’exploitation réduits et de nouvelles sources de revenus, grâce à l’accès et à la recherche Microsoft ainsi que la publicité. « Ceci se traduira en billions et non en millions ! » a-t-il fait savoir. Elop n’a pas donné de date précise pour le lancement du premier mobile WP7. Il a simplement déclaré que le lancement de ce combiné inédit interviendra avant fin 2011.

Jo Harlow, une responsable du staff managerial de Nokia, a pour sa part mentionné que le constructeur finlandais n’arrêtera pas pour autant les investissements sur le Symbian. Du moins à court terme. Ainsi, Nokia qui prend à bras le corps le « challenge » Windows phone, entend manager avec la plus grande prudence cette transition.  En effectuant ce saut « qualitatif » Nokia compte tirer profit de tout son écosystème. Nokia saisit donc l’opportunité de cette joint-venture pour améliorer ses performances et continuer de croître. 

Rappelons que Stephen Elop a récemment tiré la sonnette d’alarme sur la situation de son entreprise et annoncé la mise en place imminente de mesures drastiques destinées à sauver sa peau. Le plan de sauvetage repose finalement et principalement sur un partenariat stratégique avec Microsoft pour équiper les futurs mobiles Nokia du système Windows Phone.

A en croire son patron, l’histoire récente de Nokia est un peu celle d’« un homme qui travaillait sur une plateforme pétrolière en Mer du Nord. Il s’est réveillé une nuit à cause d’une forte explosion, qui a soudainement mis l’ensemble de sa plateforme pétrolière en feu. (…) Comme le feu s’est approché de lui, l’homme n’avait que quelques secondes pour réagir. Il ne pouvait se tenir debout sur la plateforme, et, inévitablement être consommé par les flammes. Ou, il pouvait plonger à 30 mètres de haut dans les eaux glacées. L’homme était debout sur une « plateforme en feu » et il devait faire un choix. »

Les flammes menaçantes, bien sûr, représentent les concurrents. Car si Nokia est encore aujourd’hui le leader mondial de la téléphonie mobile, son activité est de plus en plus menacée par la déferlante iPhone et les vagues montantes Android et Backberry, à la pointe de l’innovation sur les smartphones tactiles et engloutissant impitoyablement les parts de marché du Finlandais. De 40% il y a trois ans, elles sont tombées à 32% à la fin 2010, tenant le choc grâce à un quasi-monopole conservé dans les pays émergents (Afrique, Amérique du Sud, Asie) alors que les marchés européens et nord-américains ont largement basculé vers les smartphones haut-de-gamme made in Apple, RIM et Google (via son système d’exploitation mobile).

« Apple a démontré que s’il est bien conçu, les consommateurs achètent un téléphone haut de gamme avec une grande expérience, et les développeurs créent des applications. Ils ont changé les cartes du jeu », analysait Stephen Elop dans son mémo interne. Même topo du côté de Google : « en deux ans environ, Android a créé une plateforme qui attire les développeurs d’applications, les opérateurs et les fabricants de matériel. Android est parti du haut de gamme, ils sont maintenant en train de gagner le milieu de gamme. Google est devenu une force gravitationnelle, en tirant une grande partie de l’innovation de l’industrie vers son noyau. »