L’Algérie accuse un retard dans le lancement de la 3G

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La téléphonie de troisième génération sera disponible en Algérie en 2012. Selon le ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, le cahier des charges relatif à la 3G est fin prêt et sera publié au courant de la deuxième semaine du mois de septembre prochain. Le premier responsable du secteur des TIC a toutefois affirmé que la 3G sera ouverte aux trois opérateurs mobiles à savoir Orascom Télécom Algérie (Djezzy), ATM Mobilis et Wataniya Télécom Algérie (Nedjma).

L’annonce du ministre a été accueillie avec satisfaction par les trois opérateurs de téléphonie mobile installés en Algérie. Le patron de Nedjma, Joseph Ged, a assuré que son opérateur était prêt depuis quatre ans déjà pour le lancement de la 3G. Selon lui, les prix d’accès aux services offerts par la 3G allaient être abordables. « La qualité de service sera bonne et les prix accessibles », a-t-il dit.

Pour sa part, Azouaou Mehmel, DG d’ATM Mobilis a rappelé que l’opérateur public de téléphonie mobile a entamé les premières expérimentions de la technologie du haut débit mobile « réseau de la 3G » fin 2004. « Nous avons pu tester trois réseaux en 2005 : deux sur Alger et le second à Oran, les résultats ont été largement satisfaisants sur l’ensemble des volets, fonctionnalités et aspect technique », a-t-il expliqué. M. Mehmel a précisé que Mobilis à l’instar des autres opérateurs, attend l’élaboration du cahier des charges par les pouvoirs publics pour étudier et voir quelles seront les conditions et les orientations à apporter en termes d’investissements et de développement.

De son côté, Djezzy, numéro un du marché algérien de la téléphonie mobile avec près de 16 millions d’abonnés, est également « prêt » pour le lancement de la 3G. « Nous sommes prêts à poursuivre le développement de la téléphonie mobile en Algérie. Nous attendons seulement la licence de la 3G », a expliqué lors d’une déclaration, Hamid Grine, directeur de la communication d’OTA.
 
Alors que les trois opérateurs de téléphonie mobile se disent prêts pour cette nouvelle technologie, les équipementiers mobiles présents sur le marché algérien tel que LG, Samsung ou Sony Ericsson affirment que les téléphones de moyens et de hauts de gamme qui devront accompagner le lancement de la 3G sont disponibles en Algérie. Selon les observateurs du marché national des télécoms, cette technologie révolutionnaire boostera indéniablement le marché de la téléphonie mobile qui connaît une stagnation depuis quelques années déjà.

A cette question, Younes Grar, Directeur Général de la société « Animapp » et expert en télécommunications a appelé dans une interview accordée à la Radio Algérienne, à l’adoption d’une politique commerciale claire basée sur de la transparence pour garantir au client un service de qualité. Selon lui, la technologie 3G peut être disponible en l’espace de 3 mois si la volonté est là.  « Il y a une demande sur la 3G… et si les pouvoirs publics veulent, la 3G sera disponible en deux ou trois mois parce que les équipements disponibles et les opérateurs sont prêts », a-t-il estimé. M. Grar explique, dans ce cadre, le retard accusé dans le lancement de la 3G à un problème lié à la prise de décision en ce qui concerne les conditions d’exploitation de la licence 3G.

C’est quoi la 3G ?

La 3G est une nouvelle technologie de téléphonie mobile (les communications passent même par un nouveau réseau). La 3G est aussi appelée « UMTS » (Universal Mobile Telecommunications System). C’est une technologie récente, basée sur une norme définie par des organismes de standardisation. Pour utiliser la « 3G », il faut un téléphone 3G (appelé aussi UMTS). Il permet, suivant les opérateurs, d’accéder à la télévision, de faire de la visioconférence, d’accéder à Internet haut débit, d’échanger des MMS, des SMS… et de téléphoner.

La 3G permet, rappelons-le, des débits bien plus rapides qu’avec la génération précédente (GSM) et les premières applications grand public, le visionnage de vidéos voire d’émissions de télévision et la visiophonie. Elle permet aussi une compatibilité mondiale et de ses différents services avec les réseaux de seconde génération.

Ce qui est sûr c’est que la 3G peine à voir le jour en Algérie. En dépit de tous les moyens mis en place par les trois opérateurs de la téléphonie mobile pour réussir le lancement de ce service, l’Algérie demeure à la traine ! Alors que les pays européens travaillent pour le lancement de la téléphonie de quatrième génération, l’Algérie accuse un grand retard dans la 3G. Et pourtant, l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) a lancé l’appel d’offres relatif à ce service en 2008. Les raisons évoquées par les observateurs dans le retard accusé pour le lancement de la 3G en Algérie sont d’ordres techniques, mais aussi de frilosité politique.