Nous sommes loin (très loin) du chiffre de Benhamadi

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Lancés en Algérie chez Djezzy (2006) et Mobilis (2007), les terminaux de l’équipementier canadien RIM (Research In Motion), BlackBerry sont loin (même très loin) de l’exploit escompté au lancement. Contrairement aux déclarations du ministre de la poste et des technologies de l’information et de la communication qui avance le chiffre de 500 000 lignes BlackBerry en Algérie, les deux opérateurs quand à eux nous livrent des chiffres largement plus bas.

Le premier opérateur à avoir introduit les terminaux BlackBerry en Algérie fut Orascom Telecom Algérie (OTA) en juin 2006 en proposant deux offres ; l’une ‘’Pro’’ destinée aux chefs d’entreprises et aux dirigeants de l’administration publique (ministère, directions nationales et autres entreprises publiques) et l’autre ‘’Perso’’ adressée plutôt aux particuliers. 

Voulant connaitre le nombre d’abonnés aux lignes BlackBerry chez Djezzy, nous avons pris contact avec le directeur des relations publiques, M. Hamid Grine, qui n’était pas en mesure de nous avancer un quelconque chiffre. ‘’Je ne suis pas en mesure de vous avancer un chiffre, je ne dispose pas du nombre d’abonnés BlackBerry chez Djezzy’’. Il a fallu interroger des spécialistes ‘’BlackBerry’’ pour estimer ce nombre entre 2500 et 3000 abonnés. Un chiffre que M. Grine n’a ni confirmé ni infirmé. Cette estimation reste, à notre grand étonnement, largement loin des 500 000 lignes annoncées par le ministre Benhamadi !

De son côté, la filiale mobile d’Algérie Télécom, Mobilis, qui commercialise la solution BlackBerry depuis 2007, propose aussi deux offres. L’une destinée aux professionnels et aux entreprises et l’autre aux particuliers. Le nombre d’abonnés BlackBerry chez Mobilis est de 1500 selon la déclaration qui nous a été faite par M. Mohamed Salah Daas, Conseiller auprès du DG de Mobilis chargé des relations presse et des relations publiques. S’ajoutant au chiffre de Djezzy, la communauté BlackBerry en Algérie ne compte en réalité pas plus de 4500 lignes !

Sur un autre registre, des spécialistes BlackBerry nous ont confirmé que les abonnés à cette technologie en Algérie sont majoritairement composés de particuliers accros de la messagerie sans fil, l’autre petite partie est composée de chefs d’entreprises privées. 

A la lecture de ces données, nous comprenons parfaitement pourquoi l’Algérie ne s’est pas inquiété quant à la polémique qui secoue BlackBerry dans plusieurs pays arabes et occidentaux sur la protection des donnés. 

En Algérie, BlackBerry ne semble pas avoir séduit les hauts responsables dans les différentes institutions du pays. Sur ce point, il n’y a donc aucun risque d’espionnage d’état. Le seul souci reste le contrôle des échanges entre les membres de la communauté BlackBerry qui restent non contrôlés certes, mais dont la responsabilité incombe directement aux opérateurs d’être vigilants et responsables quant à une utilisation malveillante du terminal. Mais devant le nombre minime d’abonnés et leur identification systématique, il semblerait que la situation est maitrisable.