MTN, nouvel acquéreur ?

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Le plus grand opérateur de téléphonie mobile en Afrique, MTN, serait en bonne voie pour racheter Djezzy, la filiale algérienne d’Orascom Telecom. (Par Nouredine ABBASSEN)

Contrairement aux déclarations du patron de l’opérateur égyptien, Naguib Sawiris, plusieurs filiales d’Orascom Telecom sont mises sur le marché des reprises depuis quelques semaines. Si Sawiris nie vouloir vendre la filiale algérienne, le plus grand opérateur africain de téléphonie mobile, MTN, confirme l’éminente conclusion d’une transaction de 10 milliards de dollars avec Orascom Telecom Holding pour racheter plusieurs de ses filiales en Afrique dont Djezzy.

Selon plusieurs médias, au moins quatre filiales du groupe égyptien sont concernées par cette transaction dont Djezzy (Algérie) et Tunisiana (Tunisie)   

D’autres parts, les déclarations ‘’non officielles’’ émanant d’Orascom Telecom Algérie s’acharnent, contre vents et marées, à confirmer la volonté d’Orascom de rester en Algérie et d’investir encore plus notamment après avoir réglé ‘’presque’’ la situation avec la direction générale des impôts (DGI). Pour l’opérateur, cette situation devrait lui permettre de se dégager de la forte pression des autorités algériennes qui le bloquaient presque à tous les niveaux.

Contre toute attente, pour l’opérateur, une nouvelle donne vient compliquer encore plus sa situation, devenue insupportable, en Algérie. En effet, la banque d’Algérie a annoncé avoir interdit à Djezzy le transfert de dividendes vers l’étranger en plus du refus des autorités algériennes compétentes, de la domiciliation bancaire pour l’acquisition de matériel, ce qui bloquera bien évidement les nouveaux efforts d’investissements de l’opérateur. Cette décision a mis très en colère la direction de Djezzy qui avance que la banque d’Algérie ne respecte pas la réglementation en vigueur. Pour OTA, le fait d’avoir assaini sa situation avec le fisc algérien devrait le libérer de toutes contraintes pour travailler tranquillement. Mais il semblerait que les autorités algériennes ont très mal pris le recours aux tribunaux et la contestation des différents redressements effectués par l’opérateur qui a outrepassé les lois algériennes en vigueur et au lieu d’admettre ses erreurs, il a aggravé sa situation en portant le doute sur les décisions de la direction générale des impôts  (DGI). Cet agissement a exaspéré les pouvoirs publics algériens qui détenaient des preuves ‘’irréfutables’’ des manquements graves dans les comptes de l’opérateur qui d’ailleurs s’est résigné à la réalité en avouant être hors la lois et ainsi payer les 596.6 millions de dollars que lui réclame le fisc algérien.

Djezzy doit donc s’accommoder à cette nouvelle situation qui le place clairement en situation très délicate avec les autorités algériennes qui ne peuvent plus avoir confiance dans les opérations financières de Djezzy et par conséquence, les moindres mouvements financiers passent au crible et sont constamment susceptibles de vérification quant à leurs  compatibilités avec les lois en vigueur.