L’équipementier Chinois clame son indépendance, et condamne tout espionnage américain

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Le géant chinois des télécommunications et de l’internet Huawei, nie toute association avec le gouvernement chinois et a déclaré ce dimanche qu’il condamnerait toute infiltration de ses serveurs par les services secrets américains, si les rumeurs s’avérées être juste.

C’est en se basant sur des documents qu’Edward Snowden ex consultant de la NSA a fourni, que le New York Time et le magazine allemand Der Spiegel déclarent que les serveurs de Huawei, ont été infiltrés par la National Security Agency, et allant jusqu’à surveiller les communications de ses dirigeants et a obtenu des informations sensibles sur la compagnie chinoise.

John Suffolk, responsable mondial de la sécurité informatique du groupe a déclaré : »Si les actions mentionnées dans ces articles de presse sont vraies, Huawei condamne de telles activités d’intrusion et d’infiltration dans nos réseaux internes et de surveillance de nos communications ».

D’après le New York Times les objectifs principaux de l’opération nommée « Shotgiant », sont de mettre au jour des liens entre Huawei et l’armée chinoise et de tirer parti de la technologie de Huawei. Selon la même source toujours, La NSA cherchait ainsi à effectuer une surveillance via des ordinateurs et des téléphones du réseau Huawei vendus à des pays tiers et se tenait aussi prête à lancer des attaques informatiques si le président des Etats-Unis en donnait l’ordre.

Der Spiegel à son tour déclare dans son édition que la NSA menait une offensive numérique contre les dirigeants politiques de la Chine, notamment l’ancien président Hu Jintao et les ministères du Commerce et des Affaires étrangères.

« Si nous pouvons déterminer les projets et les intentions de la société », écrit un analyste dans un document de 2010 cité par le New York Times, « nous espérons que cela nous conduira aux projets et aux intentions » du gouvernement chinois.

La raison de tout ça selon le Times est que les responsables américains considèrent Huawei comme une menace et qu’ils l’ont empêchée de développer ses affaires aux Etats-Unis par crainte de la voir installer des équipements dotés de « portes dérobées » susceptibles d’être ensuite utilisées par l’armée chinoise ou des pirates afin de subtiliser des secrets économiques ou gouvernementaux. Alors que John Suffolk, lui-même Britannique a déclaré : « Nous ne fabriquons assurément pas de portes dérobées », assurant que sa société n’avait jamais transmis ses codes sources à un quelconque gouvernement.

« Je ne sais pas quelles sont les pratiques des entreprises américaines. On ne nous a jamais demandé de remettre la moindre donnée à un gouvernement ou à une autorité ni de faciliter l’accès à notre technologie », a-t-il poursuivi. « Et nous ne le ferions pas. Notre position sur ce point est très claire. »

Le gouvernement américain à réagi a ces déclarations et démentent tout espionnage industriel de sociétés étrangères par la NSA, pour favoriser les siennes, en revanche, il reconnait toute fois que dans le cadre des procédures d’évaluation des perspectives économiques et politiques de pays tiers, les services secrets américains sont susceptibles de recueillir des données relatives à des entreprises.

Ces articles des deux tabloïd, ont été publiés quelques jours avant la tournée en Europe du président chinois Xi Jinping, dont une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, elle-même aurait été surveillée par la NSA via son téléphone.

Lors d’une interview au Spiegel,  l’ancien directeur de la NSA de 1999 à 2005 et la CIA jusqu’en 2009, Michael Hayden a déclaré que Washington a sous-estimé la réaction d’Angela Merkel et de la population allemande aux révélations sur l’espionnage massif pratiqué par les Etats-Unis. Et refuse de présenter des excuses pour cet espionnage mais se dit « prêt à présenter des excuses pour le fait que nous ayons mis un bon ami dans l’embarras ». « Honte à nous, c’est notre faute », dit-il.