Algérie Télécom annonce ses ambitions et objectifs pour les cinq années à venir

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Algérie Télécom (AT) aspire à revoir à la hausse son chiffre d'affaires, en vue de le doubler pour atteindre la barre de deux milliards de dollars d'ici à 2024, a indiqué le Président Directeur Général de cet opérateur public, Mohammed Anouar BENABDELOUAHAD, dans un entretien à l'APS.

Algérie Télécom aspire fournir une meilleure qualité de service à partir du deuxième semestre 2020 et doubler son chiffre d’affaires en 4 ans. Selon son Président Directeur Général, Mohammed Anouar BENABDELOUAHAB, « Nous comptons doubler le chiffre d’affaires d’AT en 4 ans », relevant que « ce chiffre, qui était de 750 millions de dollars il y a 10 ans, n’a pas assez évolué, n’atteignant que 997 millions de dollars en 2019 ».

Le PDG d’AT a expliqué que l’actuel chiffre d’affaires « ne laisse pas de marge de manœuvre à l’entreprise pour faire de la recherche et développement, pour baisser le prix de ses offres et services et pour mettre en place un système de gestion de performance », notant que « le pourcentage qui devait être dédié à la recherche et développement est consommé par la masse salariale ». « AT, qui emploie plus de 20.000 travailleurs, est tenue ainsi de maitriser les charges actuelles, dont la masse salariale avoisine 40 % de son chiffre d’affaires alors que les standards mondiaux en la matière sont de l’ordre de 7% », a-t-il dit.

M. BENABDELOUAHAD a fait savoir que pour augmenter son chiffre d’affaires, l’entreprise doit encore baisser ses tarifs en maitrisant les coûts de ses investissements, projetant ainsi de conquérir de nouveaux segments de marché à travers notamment la prise en charge de quelques activités comme celle qui a trait à la sous-traitance relatif au dernier kilomètre de son réseau (liaison jusqu’à l’abonné), ouvert actuellement à l’investisseur privé.

En effet pour que Algérie Télécom arrive à cet objectif elle doit moderniser le quatre niveaux de la chaîne :

1- Réseau de transport national : Algérie Télécom exploite plus de 172 000 KM « situation confortable ».
2- Réseau de transport international Algérie télécom s’est dotée de nouveaux câble augmentant la capacité de la bande passante de 1.5 Tbps a 6 Tbps extensible a 40Tbps.
3- Réseau IP sera modernisé au courant du premier semestre 2020.
4- Réseau de distribution « dernier kilomètre ».

« Nous allons utiliser nos propres moyens pour la prise en charge de ce dernier kilomètre et pourquoi pas, créer plus tard, une filiale relatif à ce réseau d’accès », a-t-il fait valoir, indiquant que certains sous-traitants ne respectent plus le cahier des charges de l’entreprise Algérie Télécom, qui va, dorénavant, être intransigeante avec eux allant même jusqu’à résilier leur contrat, ce qui case principalement une qualité de service inferieure ainsi qu’un taux de dérangement élevé.

Par ailleurs, il a indiqué qu’AT s’est lancée dans d’autres créneaux telle que l’accompagnement des acteurs économiques concernés par la promotion du e-commerce et de l’e-paiement. « AT a revu son service et ses tarifs relatifs à la construction et l’hébergement de sites internet notamment les web marchands, dédiés aux opérateurs financiers et commerçants », a-t-il dit, ajoutant qu’AT dispose de « toutes les capacités techniques et infrastructures pour accompagner ces deux acteurs importants afin de promouvoir le e-commerce et le e-paiement ». Il a révélé, dans ce sens, qu’Algérie Télécom a engagé des discussions avec Algérie Poste afin de leur donner la possibilité de commercialiser ses produits.

Assurer un débit internet « stable » durant le 2ème semestre de 2020, Algérie Télécom a lancé une nouvelle stratégie axée sur les besoins du client en lui assurant, dès le 2ème semestre de 2020, un débit internet « stable garantie et non plus partagé », lui permettant, ainsi, d’avoir un accès aisé à l’IPTV (télévision par internet). « Nous avons effectué un diagnostic et constaté que le débit internet acheté par le client est en définitif partagé et que la moyenne en Algérie est de 4 Mbps, le consommateur atteint ce débit dans les cas les plus favorables quand il y a moins de sollicitation de la bande passante. Nous voulons bannir cette situation dans le but d’atteindre les standards mondiaux de 54 Mbps », a-t-il affirmé, ajoutant que le fait d’aller directement vers les normes internationales permettra à l’Algérie de rationaliser ses dépenses. Il a estimé, dans ce sens, que les prix prévus pour les offres internet de 20 Mbps et 100 Mbps seront « raisonnables et à la portée du consommateur algérien ».

Le PDG d’AT a relevé que « les besoins mondiaux en data augmentent de façon exponentielle et cela aura nécessairement un impact sur le consommateur algérien », expliquant que si une vidéo de 3 Go, par exemple, circulent sur le net, l’internaute algérien doit disposer d’un débit pouvant supporter ce volume. Dans ce sens, M. BENABDELOUAHED a indiqué que son entreprise est « en train de moderniser » le dernier kilomètre de son réseau grâce à l’installation de nouveaux équipements visant à mettre un terme définitivement au « goulot d‘étranglement » qui ne permettait pas à l’entreprise d’augmenter le débit internet de ses abonnés. « Le fait d’augmenter le débit permettra au consommateur algérien d’acheter de l’internet et de regarder de la télévision IP (chaines TV gratuites et payantes) en haute définition, qui nécessite une importante bande passante », a-t-il relevé, expliquant que la vidéo consomme 80% de la bande passante mondiale. Il a fait savoir, en outre, que son entreprise dispose d’une « plateforme dédiée à l’IPTV qui est toute prête », déplorant toutefois un « vide juridique » qui empêche sa concrétisation.

Il a expliqué, aussi, que chaque fois qu’un internaute algérien regarde de la VOD (vidéo à la demande) ou une chaîne IPTV étrangères via le Net, c’est le propriétaire de cette chaine ou celui qui la diffuse qui tirent des profits financiers au détriment de l’Algérie, laquelle est propriétaire du support et paye de surcroit en dollars la bande passante internationale.

Le PDG d’AT a appelé, à cet égard, « toutes les parties prenantes à régulariser ce marché porteur », soulignant que les échanges engagés, dans ce sens, avec l’Autorité de régulation audiovisuelle (ARAV), « avancent positivement ».