«Il n’entache en rien l’image de l’entreprise»

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Le ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, Boujemâa Haïchour, s’est exprimé, dans un entretien paru dimanche sur le quotidien «Liberté», sur le scandale qui a éclaboussé dernièrement l’opérateur historique. Il a aussi abordé certaines autres questions liées à son secteur. (Par Yazid Benhaïmi)

Selon le ministre, il s’agit de faire «la part des choses»,
car à ses yeux «il ne faut pas faire supporter à l’entreprise des erreurs de
personnes qui ont eu à s’impliquer dans ce genre de malversations pour la
condamner». Haïchour assure que cette affaire n’entache en rien l’image
d’Algérie Télécom, une entreprise, reconnaît-il, «qui a fait beaucoup pour le
pays en peu de temps».

Cette affaire aura-t-elle une incidence négative sur le secteur ? Haïchour
soutiendra qu’il est impératif de ne pas faire «d’amalgame». «Nous sommes loin
de la sphère idéologique secteur public/secteur privé. Nous travaillons ensemble
pour faire avancer l’Algérie», a-t-il argumenté. D’ailleurs le premier
responsable du secteur des télécoms se dit «serein», car selon lui «il n’y a pas
péril en la demeure».


Invité à se prononcer sur l’interpellation et l’emprisonnement du
Président-directeur général d’Algérie Télécom, le ministre, qui avouera n’être
au courant de l’affaire qu’à travers la presse, répondra : «je ne commente pas
une décision de justice». Il ajoutera avec la même foulée : «je n’ai le droit ni
d’apprécier, ni de commenter, ni d’interpréter». Haïchour expliquera que la
gestion d’une entreprise est une gestion autonome et que le ministère a
uniquement un droit de regard en tant qu’assemblée générale pour l’ensemble de
l’activité économique de l’entreprise. Cela étant il prendra la peine d’émettre
cette importante précision : «lorsque le ministère reçoit une quelconque
information, il interpelle le P-DG pour des explications et des informations».
Et de poursuivre que l’entreprise dispose de son propre service d’inspection et
de contrôle, qui découle, affirme Haïchour, des nouvelles réformes introduites
dans le secteur.

Evoquant le volet de la concurrence dans le secteur, le ministre soulignera
qu’elle a été «positive chez nous». «Elle est agressive dans le sens où elle a
permis aux opérateurs d’être performants, de se donner les meilleurs services et
d’atténuer les coûts».


Par ailleurs, le premier responsable du secteur, convié à commenter le dernier
litige entre l’opérateur historique et son concurrent Lacom, et la décision
rendue par l’ARPT en faveur de ce dernier, soulignera que «l’Autorité de
régulation est souveraine de sa décision».

Boujemâa Haïchour profitera de sa sortie médiatique pour s’exprimer sur certains
points qui font l’actualité du secteur ces dernières semaines. Ainsi en est-il
de la question de la vente de puce sans contrats et utilisées à des fins
criminelles. Le ministre affirme que cette question a été au menu d’une réunion
qui regroupée les trois opérateurs. Il en est ressorti que ces derniers ont pris
acte des requêtes de l’ARPT à ce sujet. Il est impératif selon lui que «les
opérateurs, qui ont la charge de l’achat et de la vente de ces puces, doivent
prendre des dispositions en respect du cahier des charges».

Questionné sur le marché parallèle des puces et téléphones mobiles, qui n’a de
cesse de prendre de l’ampleur, le ministre dira que la responsabilité ne relève
pas uniquement de son département, mais impliquent d’autres ministères.